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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 14:14

  Sans titre-11pdd

 

l'APRES se "délocalisait"pour fêter le vin nouveau de Rémi Kuntz à "l'Herbe Tendre"... Pour une association qui oeuvre pour la relocalisation! Mais (ouf...) il ne s'agissait que de quelques centaines de mètres!

 

Question "délocalisation", nous allions être entrainés par Samir Arabi jusqu'à l'autre bout de la Méditerranée, de la Roumanie à la Turquie et jusqu'à la Perse pour sa goulleillante "Eloge su vin" qui nous éloignait temporairement des vignes de Rémy vers Cahuzac sur Vère.

 

Devinette Parisienne

 

QUELLE ville ressemble au vin?

Paris.

Tu bois le premier verre

Il est âpre,

Au second

il te monte à la tête,

Au troisième

           il te  cloue à la table.

Garçon, encore une bouteille !

Et depuis lors, où que tu sois

où que tu ailles

tu es ivrogne de Paris, mon vieux.

 

 

Nazim HIKMET

 

 

 

 

 

Remy KUNTZ 008

                            Rémy Kuntz et Samir Arabi

 

 

Eloge du vin de Mahmoud DARWICH

 

Je contemple le vin dans la coupe avant de le goûter. Je le laisse respirer l'air dont il fut privé des années durant. Il a étouffé pour préserver ses traits particuliers, fermenté dans son sommeil, fait pour moi provision d'été et de mémoire du raisin. Je le laisse choisir sa couleur. Improprement qualifiée de rouge, elle est le mélange d'un carmin imbibé d'une nuée à la noirceur légère. Couleur qui n'a de couleur que son propre nom : vineuse. Ce qui nous dispense de chercher plus loin. Je le laisse se délecter de son bouquet, ce parfum orgueilleux qui, ainsi que les femmes - citadelles, ne vient pas à toi, si tu veux le humer. A toi de t'assurer de la pureté et de la présence d'un quelconque parfum sur ta main, puis de la tendre vers la coupe, avec une fluidité sentimentale, comme si elle s'appro­chait d'un sein. Tu rapproches la coupe de tes narines avec la patience de l'abeille et un parfum dense, secret, comparable à la couleur qui te fait pénétrer dans les couvents anciens, te disperse.

Je le laisse rassembler les nuances de son goût jusqu'à ce que lui et moi soyons prêts pour l'accueil en bouche d'une révélation. Je ne me presse ni ne m'attarde, cela briserait la cadence de la jouissance. Je porte la coupe à mes lèvres avec l'appréhen­sion de celui qui quémande un premier baiser d'une femme aux sentiments obscurs. Je sirote une gorgée légère et je regarde vers le haut, yeux à demi clos, jusqu'à ce que la quintessence d'une griserie circule dans mes veines. Mon appétit s'ouvre alors à ce qui sied au vin de suite royale. Le vin me porte à un rang plus élevé, ni céleste ni terrestre. Il me donne la conviction que je peux être poète, ne serait-ce qu'une fois!

 

 

Remy KUNTZ 005

 

 

 

 

Omar Khayyam

 

« Elle passe bien vite cette caravane de notre vie

Ne perds rien des doux moments de notre vie
Ne pense pas au lendemain de cette nuit

Prends du vin, il faut saisir les doux moments de notre vie »

 

 

 

 

 

Sois heureux... tu ne sais pas d’où tu es venu,
Bois du vin... tu ne sais où tu iras.

 

 

 

Puisque nul ici ne peut te garantir un lendemain,
Rends heureux maintenant ton coeur malade d’amour.
Au clair de lune, bois du vin, car cet astre
Nous cherchera demain et ne nous verra plus.

 

 

 

 

Nous sommes les pièces du jeu que joue le Ciel,
On s’amuse avec nous sur l’échiquier de l’être,
Et puis nous retournons, un par un, dans la boîte du Néant.

 

 

 

 

Je connais le dehors de l’être et du non-être,
Je connais l’intérieur de tout ce qui est haut et bas :
Pourtant, quelle honte de mon savoir
Si je reconnaissais quelque chose de plus haut que l’ivresse !

 

 

 

 

Lève-toi, donne-moi du vin, est-ce le moment des vaines paroles ?

 - Ce soir, ta petite bouche suffit à tous mes désirs.
 - Donne-moi du vin, rose comme tes joues...

 - Mes voeux de repentir sont aussi compliqués que tes boucles.

 

 

Bois du vin, car tu dormiras longtemps sous l'argile,

- Sans un intime, un ami, un camarade, une femme ;

- Veille à ne jamais
dire ce secret à personne :

 - Les tulipes fanées ne refleuriront jamais.

 

 

 

Ceux dont les croyances sont basées sur l'hypocrisie

- Veulent
faire une distinction entre l'âme et le corps.

- Moi, je sais que le vin seul a le mot de l'énigme

- Et qu'il donne conscience d'une parfaite Unité.

 

 

 

 

 

Limite tes désirs des choses de ce monde et vis content.
- Détache-toi des entraves du bien et du mal d'ici-bas,

-  Prends la coupe et joue avec les boucles de l'aimée, car, bien vite,

Tout passe... et combien de jours nous reste-t-il ?

 

 

 

 

 

 

Quand je serai terrassé sous les pieds du destin,

- Et que l'espoir de vivre sera déraciné de mon coeur,

- Veille à faire une coupe avec ma poussière :

- Ainsi, rempli de vin, je revivrai peut-être.

 

 

Remy KUNTZ 012

 

 

 

Je suis le fils du vin. De cette nourriture,

Je ne serai sevré qu'à la fin de ma vie.

Je le dispense à tous et sans parcimonie,

Comme s'il fût pressé de ma propre ossature.

Je le verse aux garçons de ma sorte, à l'envi,

Et pervertis la fille honnête de nature.

 

Qui le goûte s'envole en l'air,

perd l'esprit, mais devient disert.        

Avec des jeunes gens, dans la nuit, j'appareille,

le cœur en chasse d'un vin fort,

vers la taverne, le bon port                               

qui nous promet monts et merveilles.

Le tavernier, tiré de son sommeil,

A peur- car nul Dieu ne veille.

Il feint d'être endormi, redoute les potins :

Son cœur bat la chamade.

Nous l’appelons, et son angoisse alors s’évade,

car il est sûr de faire un appréciable gain.             

Il se hâte d'ouvrir en criant: « Me voilà! »

A notre vue, il est transporté d'aise.

Il sourit jusqu'aux dents et nous salue bien bas,

car l'avant-goût de son profit l'apaise.

« Entrez! », dit-il, « Soyez les bienvenus!

Je vous souhaite une longue vie. »

Il allume la lampe et s'apprête, assidu,

à satisfaire notre envie.

Nous lui disons : « Vite ! Sers-nous de ton vin vieux!

Les ténèbres vont se défaire ! »

 Voici venir un vin impétueux

qui pétille dans notre verre.

L'arôme de ce vin d'âge parfume l'air

et son or brille comme un feu.

 

 

 

Voici venir le temps de goûter un vin d'or

dans l'argent de quelque timbale.

Nous demandons: «  Qui est semblable à l'or ? »

Le vin, bien sûr. La différence principale,

c'est que l'une est solide et l'autre ne l'est pas.

Certains des gobelets d'argent sont nus et lisses,

tandis que d'autres sont gravés comme calices,

avec une image en forme de croix

et de prêtre qui lit les Évangiles.

Enfin, le vin doré, au gobelet vermeil

fait comme un ciel que constellent des bulles,

qui sont autant de grains aux doigts

des jeunes filles

dont le jeu n'est à nul autre pareil.

 

Ce vin, plus pur que l'eau, ce vin est sans pareil

l'eau, qui craint le mélange, évite de lui plaire.

Mais, si l'on mélangeait le vin à la lumière,

le résultat serait lumière sur lumière.

 

 

ABU-NUWAS     أبو نواس الحسن بن هانئ الحكمي

 

 

 

Remy KUNTZ 014

                             le vin et la vigne: discussion avec Rémy autour de la table

 

Le vin de longue vie

 

Le Maître frappa doucement dans ses mains et ordonna à Vladica d'apporter la carafe. Vladica s'inclina, dis­parut et revint presque immédiatement, marchant sur la pointe des pieds, osant à peine faire un pas devant l'autre, les yeux rivés sur le flacon qu'il tenait dans ses bras comme un nouveau-né. Avec une crainte révérencieuse, comme s'il eût posé sur la table les saintes reliques, il disposa devant le Maître, dans une corbeille inclinée, un flacon dont l'intérieur était couleur de rouille et l'extérieur revêtu d'une chape de sable durci. Le Maître, de sa propre main et avec une attention infinie, le déboucha. Une vapeur légère flotta quelques ins­tants sur la table. Rejetant la tête en arrière sur le dossier de son fauteuil, le Maître  respira pro­fondément. Il m'interrogea à mi-voix:

 

- Sens-tu?

 

Je sentais, à la vérité, à travers le parfum accou­tumé de lavande et des vieilles choses de la maison, s'élever une fragrance plus subtile, plus insinuante, irritante et lascive. Je regardai autour de moi, tout étonné. Il me semblait qu'on eût oublié quelque part un encensoir ardent. Je lui répondis simplement:

- Comme si l'air embaumait le benjoin ou l'encens.

 

 

Le Maître  souriait :

- Regarde maintenant sa couleur.

Élevant un verre au niveau de la bougie, il me demanda:

- Que t'en semble?

Ce qu'il me semblait! Dans le verre, ce n'était pas du vin mais de l'ambre. Des ondes cramoisies, phos­phorescentes dansaient en irisations infinies dans la masse compacte de ce vin qui avait presque la consistance de l'huile. Ce n'était pas du vin rouge. C'était du vin blanc. Et pourtant, dans la coupe de cristal, sous l'éclat des bougies, ce vin blanc avait des reflets de pourpre et de sang.

Sans attendre ma réponse, le Maître  énonça lentement, en détachant chaque mot, comme s'il eût béni le vin:

- C'est mon VLV « vin de longue vie ». Je vais te raconter son histoire. Mais bois, tout d'abord.

Je portai vivement le verre à mes lèvres, comme si j'avais voulu l'avaler d'un trait. Le boyard leva les bras au ciel:

- Pas comme cela, mon garçon! Pas d'une seule gorgée. Humecte d'abord tes lèvres, puis ta langue. Déguste- le goutte à goutte.

 

Je suivis son conseil. Je fis glisser les gouttes une à une au creux de ma langue jusque dans mon gosier. Elles ne me brûlaient point mais me rafraîchissaient au contraire et parfumaient mon haleine. Il me sem­blait parfois avoir tout un jardin sous le palais. J'en savourais l'arôme en me disant : voilà que moi aussi, je comprends le vin!

 

 

 

 

 

 

Aucune âcreté ne naissait dans ma gorge, aucune lourdeur ne me pressait les tempes. À l'inverse, je me sentais lucide, joyeux, léger. En éclatant presque de rire, je dis au Maître :

- Tu te moques de moi, Maître! Ce vin est fait pour des femmes et des enfants mais non pas pour des hommes.

Le Maître  me regardait fixement. Lui aussi avait du rire plein les yeux; mais des yeux bien plus vifs, bien plus jeunes qu'à l'ordinaire. Et sa voix me parut plus sonore et plus mâle lorsqu'il me répondit:

- Naturellement. Ne t'ai-je pas dit? Ne t'ai-je pas prévenu? C'est le vin de jouvence.  

- Buvons alors, monsieur!

- Buvons, mon fils!

Et il me versa un second verre. Il avait la même couleur, le même parfum: mais encore plus insi­nuant, peut-être, plus pénétrant. En le savourant, je le respirais de mes narines ouvertes et je le sentais au même instant dans les fosses nasales et sur la pointe de la langue. Si je n'avais pas su me trouver dans la demeure du Maître , j'aurais juré être dans un champ de fleurs, sur une meule de foin ou bien dans une église. L'arôme du vin, plus que le vin lui­ même, me pénétrait dans les profondeurs de l'âme. Il m'allégeait le corps. Il m'ouvrait l'esprit. Je voyais clair, comme si je n'avais pas vu seulement de mes yeux, mais de mon front, de mes oreilles, de l'extré­mité de mes doigts. Je n'étais pas ivre. Jamais je n'ai bu. Mais il n'est pas difficile de se représenter cette ivresse qui change l'homme en bouffon ou en fauve et le prostre à terre comme une brute. Moi, je ne me livrais ni à des grimaces ni à des hurlements. J'étais bien, comme peut l'être une terre humide écla­boussée de soleil. .. Je me serais volontiers allongé. Je flottais dans une sorte de béatitude infinie. Et pourtant, admirable contraste! Je sentais se lever en moi des vagues de santé, d'exubérance et de jeu­nesse. Je criai joyeusement au boyard:

- Du vin comme celui-ci, je pourrais en boire toute la nuit. Il ne t'enivre pas. Il te revigore. Il te rajeunit.

- Tiens! Ne te l'avais-je pas dit?

- Si fait, tu me l'avais dit.

Et je frappai du poing sur la table. Je le regardai avec des yeux hilares.

- Mais tu ne m'as pas tout dit, boyard. Tu me dois encore une réponse. Qu'en est-il de l'histoire?

- Eh! C'est une longue histoire, mon enfant ... Il s'est écoulé tant de temps depuis lors ... Je pourrais commencer comme dans les contes de fées : il était une fois ...

 

 

Voilà, vous avez découvert « le vin de jouvence ». J’imagine, après la lecture des spectateurs réservés et timides s’avançant vers moi l’air gêné pour me dire :

- nous avons bien apprécié votre lecture,

Je vous remercie.

Et puis discrètement, ils me demandent :

- où peut-on procurer le vin de longue vie ?

Et bien il suffit de négocier avec N.D.Cocea / Edition le serpent à plumes. Si non pour faire plus moderne écrire à :  cocea@levondelonguevie.roum roum comme Roumanie

 

 

KUNTZ 001

 

Vous avez aimé  son vin?

Contact de Rémy Kuntz

05 63 33 98 23

masbrunet@wanadoo.fr


 

 

Creusez ma tombe

 

 

 N’es-tu donc pas heureux, quand la terre fleurit?

Quand le vin accessible et vieilli dans les jarres,

 est vierge encore ?Il faut le boire,

car il est engendré par la vigne et la nuit.

 

Creusez ma tombe, amis, dans le pays du vin,

Au milieu des pressoirs et des plants de raisin,

Loin surtout du soupir des épis et des fleurs,

Que de mon trou je puisse entendre à la bonne heure

Le sol trembler sous la foulée des vendangeurs.

 

ABU-NUWAS

 

Sans titre-01-copie-1

 

 

Vous avez aimé "L'Eloge du vin" ?

Samir Arabi

poursuit depuis 2007 une exploration de la littérature et de la poésie arabe.

 

Des auteurs :

 -          Nazim Hikmet / Anthologie poétique / Les éditeurs français réunis / 1964

-          N. D .Cocea / Le Vin de longue vie/ Le serpent à plumes / 1989

-          ABU - Nuwas / Le vin, le vent, la vie / Actes Sud / 1979

-          ABU - Nuwas / Poèmes bachiques et libertins / Editions verticales / 2002

-          Mahmoud Darwich / La trace du papillon / Actes Sud / 2009

-          Amos Tutuola / L’ivrogne dans la brousse / Gallimard / 1953

-          Baudelaire / Les petits poèmes en prose / Œuvres complètes de Baudelaire publié par l'éditeur Michel Lévy.

 

 

Des références :

 

-          Le Dîwân de Bagdad / Le siècle d’or de la poésie arabe / Hoa Vuong et Patrick Mégarbané / Sindbad / 2008

-          La poésie arabe / René R. Khawam  / Phébus / 2000.


 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 14:27

 

 

 

 

  

 

JL Coudray 026

 

Vent de fraicheur ensuite aussi avec la venue de Jean-Luc Coudray qui venait nous présenter son livre "l'Avenir est notre poubelle" et débattre de décroissance.

La décroissance... Tout sauf le retour à la bougie ou la voiture à pédales. La simplicité volontaire est un retour par contre à l'intelligence, la raison et la convivialité.

 

JL Coudray 028

 

Jean-Luc Coudray soulignait d'ailleurs le plaisir qu'il avait à être là et rencontrer des gens pour tout simplement échanger. Recréer des liens entre les Hommes, c'est aussi ça la décroissance, alors que le capitalisme n'a eu de cesse que d'en rompre.

 

L'ouvrage, composé d'une série de peits textes, condensé d'humour et de réflexions philosophiques, se lit avec un regard qui nous renvoit au monde quotidien et souvent ses agressions.

 

Exemple...

 

Responsabilité

 

  La loi demande un port d'arme pour la possesssion d'une arme dangereuse ou une autorisation spéciale pour posséder un chien méchant. Par contre, nulle autorisation n'est requise pour détenir une importante somme d'argent.

  Le droit à la propriété sans limites, c'est le droit au pouvoir illimité sans passer par les règles de la démocratie. N'importe quel irresponsable peut emmagasiner des sommes d'argent considérables avec les conséquences que cela implique. Mieux : ce pouvoir est proposé au loto national, distribuant au premier imbécile favorisé par le hasard une influence exorbitante.

  Au-delà d'un certain seuil, toute acquisition financière devrait être soumise à l'acceptation d'un dossier présentant un projet d'utilité publique.

  Nous nous apercevrions alors que beaucoup renonceraient à la responsabilité de l'enrichissement.

 

JL Coudray 021

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 12:22

Présentation des Ami-e-s d'Averroès par Madjid Kaouah

 

Rachid Aous 010

 

Rachid Aous 009

 

 

Beau moment musical avec Lakhdar et Nadjet

 

Rachid Aous 013  Rachid Aous 027

 

Présentation, brillante, argumentée, pointue de son ouvrage. Rachid Aous qui nous conduit aux origines du déclin de la civilisation arabo musulmane.

 

Un invité rare, passionné, dont chacun a su mesurer l'énorme travail de recherche qui a donné corps à son livre.

 

Sans titre-01  Sans titre-011

 

Rachid Aous 021

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 16:03

 

Litho

 

  Ils étaient bien là...

 

 

 CAMBODGE 026

 

DSC05009   

 

DSC05120

 

 

Forts de leurs rencontres, expériences, étonnements...

Récit, entre carnet de voyage, expérience professionnelle, rencontre entre cultures...

 

Ils en reviennent différents. Ils ne seront donc plus tout à fait les mêmes ainsi que dans leur pratique circassienne.

 

Expo, photos...

 

Pour ceux qui n'étaient pas là, un petit aperçu:

 

DSC04961

 

 

Trimestre-4 0074

 

Trimestre-4 0531

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Images...

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 15:00

Darwich 1

 

IL EST PAISIBLE,

MOI AUSSI

 

Il est paisible, moi aussi.

Il sirote un thé citron

je bois un café,

c'est ce qui nous distingue.

Comme moi, il est vêtu d'une chemise rayée

trop grande.

Comme lui, je parcours les journaux du soir.

Il ne me surprend pas quand je l'observe de biais.

Je ne le surprends pas quand il m'observe de biais.

Il est paisible, moi aussi.

Il parle au serveur.

Je parle au serveur...

Un chat noir passe entre nous.

Je caresse la fourrure de sa nuit,

il caresse la fourrure de sa nuit...

Je ne lui dis pas : Le ciel est limpide aujourd'hui,

plus bleu.

Il ne me dit pas : Le ciel est limpide aujourd'hui.

Il est vu et il voit.

Je suis vu et je vois.

Je déplace la jambe gauche,

il déplace la droite.

Je fredonne une chanson,

il fredonne un air proche.

Je me dis :

Est-il le miroir dans lequel je me vois?

 

Puis je cherche son regard,

mais il n'est plus là...

Je quitte précipitamment le café,

et je me dis : C'est peut-être un assassin

ou peut-être un passant qui m'a pris

pour un assassin.

 

Il a peur, moi aussi.


 

  Darwich 3  Darwich 5


 

 

Pour cette reprise des 18h18 de l'APRES à la Cantine du Salin, on se serrait les uns contre les autres.Tout le monde n'est malheureusement pas rentré dans une Cantine trop exigüe pour l'occasion... Comme une sorte de préambule à la manif du lendemain! Mais l'émotion imposa tout de suite le silence pour laisser, suspendues, les voix de Soleïma Arabi, Samir Arabi et le oud de Thierry Di Filippo.


 

Si tu n'es pas pluie, mon amour,

Sois arbre

Fécond... Sois arbre.

Et si tu n'es pas arbre, mon amour,

Sois pierre

Humide... Sois pierre.

Et si tu n'es pas pierre, mon amour,

Sois lune

Dans le songe de l'aimée... Sois lune.

Ainsi parla une femme

A son fils qu'on enterrait.

 

 

Darwich4

 

Tantôt en Français, tantôt en Arabe, parfois les deux subtilement et musicalement mêlées, les voix de Soleïma et de Samir répondirent au oud de Thierry.

Véritable spectacle, où se fit sentir toute la complicité des protagonistes, dans lequel la finesse du jeu et des sonorités de l'instrument épousait, enveloppait le poids des mots forts de Dawich.

 

 

  Darwich 7  Darwich 6

 

Ici, sur les pentes des collines, face au couchant

Et à la béance du temps,

Près des vergers à l'ombre coupée,

Tels les prisonniers,

Tels les chômeurs,

Nous cultivons l'espoir.


 

Darwich 2

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 11:32

 

Rencontre exceptionnelle avec Sergio Yahni, membre de de l’association israélo-palestinienne AIC « Alternative Information Center »

 

Sergio Yahni 1


l'APRES a eu l'opportunité de recevoir Sergio lors de son passage à Toulouse. Ce fut une belle rencontre...

 

Sergio, juif Argentin ayant fui la dictature militaire de son pays en 1979 se retrouve citoyen israélien, habitant d’un kibboutz avec ses parents. Lorsque l’armée israélienne envahit le Liban en 1982, il refuse de faire son service militaire. Depuis, il se bat contre l’occupation des territoires palestiniens. Il a fait plusieurs séjours en prison, a été victime d’agressions… Il porte une lecture parfaite et claire sur la complexité historique du conflit.

Les premiers mots de Sergio sont un appel à solidarité : On ne peut sous-estimer la valeur de la solidarité, soulignant à quel point le peuple palestinien en a besoin. Il ne faut compter que sur le mouvement populaire qui dénonce la politique d’Israël alors que l’Europe participe à la destruction des droits humains et non à leur défense, sachant que les accords d’Oslo furent une véritable capitulation. La réalité d’aujourd’hui en est une conséquence directe. L’occupation n’est pas un « cancer » mais la simple expression de la politique d’Israël. On constate que son projet politique a échoué. Le projet de deux états s’écroule aussi. Mais une des difficultés, reste qu’il y a en Palestine deux gouvernements  inconstitutionnels. L’alternative de la lutte armée ayant  aussi échouée et l’intervention diplomatique restant futile, le nouvel acteur s’imposant, est le mouvement populaire. Il s’est par exemple manifesté à travers la lutte contre le mur, même celui-ci construit. Les manifestations continuent. Il existe donc un espace pour le mouvement populaire à travers le Comité Populaire, nouvelle façon de lutter.

Par contre, la mobilisation n’est pas uniquement palestinienne mais est appuyée par des militants internationaux et des Israéliens ainsi que la présence médiatique. Chez  ces israéliens - et c’est nouveau - un mouvement contre la colonisation s’est substitué au mouvement, historique, pour la paix.

Il reste l’importance de la mobilisation en Europe, à encore étendre. Ainsi que la campagne pour le boycott. (campagneboycott.blogspot.com)Pour deux raisons : chaque activiste participe de façon concrète et ce boycott  est effectif (20 % des entreprises israéliennes se sont déclarées touchées). Reste à renforcer le boycott culturel et académique.

L’action internationale doit persister à l’image de la lutte contre le mur, la flottille d’aide ou les projets en Palestine avec des femmes.

Les mots de Sergio ont toujours été forts. Sa ténacité, sa volonté et sa combativité semblent indéfectibles : le blocus commence à être « débloqué » sous la lutte populaire et grâce à la solidarité internationale.

 


C’était les sens de sa visite à Toulouse pour plusieurs rencontres, invité par des personnes solidaires du peuple palestinien, mais aussi de celui du Chiapas.


Consulter : www.alternativenews.org

 

Sergio Yahni 0 jpg

 


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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 08:35
 

 

OGM-1

 

En première partie, la bonne humeur et la décontraction des "Dead Flying Cabs" faisait plaisir à voir.


 

OGM 2

 

On eu même droit à unegrande première à la Cantine du Salin: un sacrifice!

 



Il s'agissait d'un Hamburger de chez le clown planètaire: "Mac ..."


Musique, théatre et clin d'oeil...

 

 

 

 

OGM 4

 

 

 


 

 

Exposé de Michel Metz, membre d'ATTAC Toulouse, du Collectif anti-OGM 31, et faucheur volontaire, avant échange et débat.

 

 

 

Ne pas baisser la garde sur les OGM de 1ère génération
Beaucoup de gens s'imaginent qu'avec les moratoires sur le maïs MON810, c'en est fini avec les OGM ! Pourtant plusieurs sources européennes annoncent que le Président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, veut relancer le processus d'autorisation de la culture de ce maïs. D'autre part, il ne faut pas oublier les importations de maïs et de soja OGM qui chaque année arrivent dans nos ports par dizaines de millions de tonnes.

Et puis il y a les autres, les "OGM cachés".
En fait c'est la réglementation européenne elle-même qui dans la directive 2001/18 "relative à la dissémination volontaire d'OGM dans l'environnement", précise que les OGM obtenus par "mutagénèse" ou "fusion cellulaire", ne font pas partie de son champ d'application. Ils peuvent être ainsi diffusés sans la moindre obligation d'affichage ni de demande d'autorisation, ce qui de fait les transforme en OGM cachés. Cela n'est pas le fait du hasard mais le résultat d'un intense lobbying des semenciers qui, après s'être faits surprendre par la forte résistance à l'introduction des OGM en Europe, ont été très actifs pour "aider" le législateur dans la rédaction de cette directive.

Les stratégies des firmes semencières
Et ce lobbying se poursuit en ce moment même au sein d'un groupe de travail européen pour déterminer, pour une dizaine de nouvelles techniques de génie génétique, lesquelles feront ou non partie de la réglementation européenne ! Ces grandes manoeuvres s'inscrivent en fait dans une stratégie globale de privatisation des semences, avec la confiscation juridique par les brevets ou les certificats d’obtention végétale et la confiscation biologique par la mise sur le marché d'hybrides non reproductibles.
C'est ainsi qu'une poignée de firmes (Monsanto, Syngenta, Pioneer, Limagrain, Bayer, BASF...) tentent de maîtriser la production et la distribution des principales ressources génétiques de la planète pour l'alimentation.
Qu'elles cherchent à détenir un pouvoir aussi exorbitant est inacceptable et terrifiant.
Mais à travers cette appropriation du vivant, c’est aussi la biodiversité cultivée qui est gravement menacée car il n'y a aucune commune mesure entre la diversité produite spontanément par des millions de paysan-ne-s et celle produite industriellement par quelques firmes.

Les semences paysannes comme alternative
Devant ces graves menaces qui ont déjà conduit à la disparition de 75% de la biodiversité cultivée, la résistance et les alternatives s’organisent partout dans le monde autour des semences paysannes...

 


* Centre Terre d’Accueil des Blés
** Réseau Semences Paysannes

 

*Semeurs et semeuses de la biodiversité des jardins et des champs

**semeursmip.org

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 09:59

 

De Forlane à Ferré... à...

 

affiche forlane
Yves Proal


La première fois qu'il chante sur scène, Léo Ferré le fait sous le nom de Forlane...

Yves Proal lui rend hommage. l'APRES a eu droit aux premiers extraits du récital qu'Yves prépare. Et c'était un vrai privilège pour le plus grand plaisir des présents.

 

ECO Q 4

L'univers sonore qui enveloppait les chansons en collant aux mots avait quelque chose d'envoutant.


 

 

 

ECO Q 2-

 

 

 

 

 

Du quartier à l'éco-quartier...


Régis Godec, adjoint au maire en charge des éco-quartiers a exoposé la réflexion entamée autour du futur quartier de la Cartoucherie.

Le projet a été validé lors du dernier Conseil municipal.

 

ECO Q 6                                                  Régis Godec


Beaucoup de choses restent à affiner, à travailler. Rien ne se fera sans les habitants.

Ou quand les citoyens doivent s'emparer de projets qui peuvent - doivent- se concrétiser...

Questions, réponses... Le débat était entamé.

 

ECO Q 5

 

Voir le dossier de présentation

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 13:53

 

 En première partie de soirée, Patrick Payre nous a emmenés dans un voyage aérien et onirique avec un conte adapté d’un texte de Ray Bradbury, l’auteur de Fahrenheit 451, où il y était question de rêves d’avions, de croisière d’une semaine autour du monde en avion. A travers ces utopies, apparaissait l’idée de la transmission des rêves d’un père à ces enfants, malgré le quotidien d’une vie de dur labeur. Un conte philosophique enchanteur magnifiquement incarné par Patrick Payre.

 

COLIBRIS 3

 

Un grand incendie se déclare subitement et presque spontanément dans la savane africaine, comme cela se produit parfois. Les animaux affolés fuient ou se cachent. Certains se regroupent en un endroit encore préservé en espérant y survivre. Au dessus d’eux, ils voient passer un colibri dans un sens, puis dans l’autre, puis encore dans un sens, puis encore dans l’autre, ainsi pendant un bon moment, à tel point que l’éléphant finit par s’adresser au colibri :

-          Que fait-tu ainsi colibri, à aller et venir sans cesse ?

-          Je vais à l’étang d’à côté, je prends une goutte d’eau dans mon bec et je vais la déverser sur l’incendie, et ainsi de suite…

-          Mais tu n’espères tout de même pas éteindre l’incendie à toi tout seul ?

-          A moi tout seul, certainement non, mais j’y aurai apporté ma part.


 

COLIBRIS 2                                                 COLIBRIS 0  Cette histoire africaine, à laquelle Pierre Rahbi se réfère pour illustrer son action et sa démarche, caractérise pleinement le mode de fonctionnement de KATAO et COLIBRIS.

Christian Lagasse, membre des deux associations, nous précise d’ailleurs que la philosophie de KATAO est de se développer en essaimant plutôt qu’en grossissant. Beaucoup de petit colibris plutôt qu’un super hélicoptère géant anti-feu, afin d’éviter toutes les déviances inhérentes aux structures importantes. Avec en plus, l’introduction du SOL, monnaie alternative que l’on ne peut pas thésauriser. Le souci du moment, c’est le logiciel libre adapté aux besoins de l’association qui est développé par un ami informaticien et qui n’est pas encore tout à fait stable.

Christian, Lagasse, passionné, en terrain conquis, a illustré son propos d’informations propres à maintenir un certain optimisme dans ce mouvement protéiforme auquel participe notre association : le mouvement alternatif de ceux qui essaient de concrétiser un retour aux circuits courts, à l’écologie et à la solidarité par les échanges.

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 15:38

 

Ils étaient là... Pour Madjid.



Et ceux qui ne faisaient pas partie du premier cercle avant la soirée eurent un peu l'impression de s'en être rapproché après...

 

MADGYS K-1


Lectures de Myriam Laffont, Judith Omet et Enrico Clarelli...

 

 

 


RETOUR EN ALGERIE

 

 

MADGYD K 4

 

... "Il n'empêche, le port garde fière allure et les rêves au grand large sont toujours prégnants. Fateh, graphiste et artiste, évacue son stress grâce à la petite barque qu'il cajole comme une relique des Mille et une nuits. Il me conviait de temps à autre sur son royaume liquide. Sur un frêle esquif, à peine à quelques encablures du port, et c’était le ravissement.

La mer, souillée au port, retrouvait vite sa transparence d’améthyste, et le silence solaire procurait comme un supplément d’âme. J’étais loin à la fois d’Alger et de mes lectures tartaranesques.

« L’air était chaud ce jour là. Sur le quai ruisselant de soleil, cinq ou six douaniers, des Algériens attendent des nouvelles de France, quelques Maures accroupis qui fumaient leurs longues pipes, des matelots maltais ramenant de grands filets où des milliers de sardines luisaient entre les mailles comme des petites pièces d’argent. »

Qui vaudraient en contre partie des pièces d’or aujourd’hui…

Suivons encore A1lphonse Daudet : « Aux premiers pas qu’il fit dans Alger, Tartarin de Tarascon ouvrit grand les yeux. D’avance, il s’était figuré une ville orientale, féerique, mythologique, quelque chose comme le milieu entre Contantinople et Zanzibar… Il tombait en plein Tarascon… Des cafés, des restaurants, de larges rues, des maisons à quatre étages, une petite place macamadémisée (sans doute le square Besson) où des musiciens de la ligne jouaient des polkas d’Offenbach, des messieurs sur des chaises buvant de la bière avec des échaudés, des dames, quelques lorettes et puis des militaires, encore des militaires, toujours des militaires… » Quel style !

Il m’est arrivé, plus d’un siècle plus tard, en retour, de constater que le « pays des lions » décrit par Alphonse Daudet en 1872 avait plus d’une ressemblance avec le « vieux pays » de France. Non pas du côté de Tarascon, mais en Roussillon, cette Catalogne du Nord, où maints villages côtiers semblent dialoguer avec ceux de la rive Sud. Il paraît que tout un village portuaire de l’ouest algérien, son édile en tête, est venu s’établir du côté de Perpignan et s’y poursuivre l’art d’apprêter les anchois. Il flotte sur les deux rives un parfum d’anis, de jasmin et de chèvrefeuille.

Alger, c’est aussi, et surtout, ses habitants, les personnages hauts en couleur, pittoresque, tantôt bavards, voire flagorneurs, tantôt taciturnes, épris de gravité et de mélancolie crépusculaire." ...

 

MADGYD K 0

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

"Par quelle main retenir le vent"

de Abdelmadjid Kaouah; dessins de Fred Médrano

 

MADGYD K 2

                                                                                                                           MADGYD K 3

 

 

 

Pour retrouver Fred Médrano :

 

 

http://multireal.ifrance.com/bibliofm.html
http://multireal.ifrance.com/accueil.html
http://multireal.ifrance.com/medrano.html
http://www.multirealites.fr.st

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