Rencontre exceptionnelle avec Sergio Yahni, membre de de l’association israélo-palestinienne AIC « Alternative Information Center »
l'APRES a eu l'opportunité de recevoir Sergio lors de son passage à Toulouse. Ce fut une belle rencontre...
Sergio, juif Argentin ayant fui la dictature militaire de son pays en 1979 se retrouve citoyen israélien, habitant d’un kibboutz avec ses parents. Lorsque l’armée israélienne envahit le Liban en 1982, il refuse de faire son service militaire. Depuis, il se bat contre l’occupation des territoires palestiniens. Il a fait plusieurs séjours en prison, a été victime d’agressions… Il porte une lecture parfaite et claire sur la complexité historique du conflit.
Les premiers mots de Sergio sont un appel à solidarité : On ne peut sous-estimer la valeur de la solidarité, soulignant à quel point le peuple palestinien en a besoin. Il ne faut compter que sur le mouvement populaire qui dénonce la politique d’Israël alors que l’Europe participe à la destruction des droits humains et non à leur défense, sachant que les accords d’Oslo furent une véritable capitulation. La réalité d’aujourd’hui en est une conséquence directe. L’occupation n’est pas un « cancer » mais la simple expression de la politique d’Israël. On constate que son projet politique a échoué. Le projet de deux états s’écroule aussi. Mais une des difficultés, reste qu’il y a en Palestine deux gouvernements inconstitutionnels. L’alternative de la lutte armée ayant aussi échouée et l’intervention diplomatique restant futile, le nouvel acteur s’imposant, est le mouvement populaire. Il s’est par exemple manifesté à travers la lutte contre le mur, même celui-ci construit. Les manifestations continuent. Il existe donc un espace pour le mouvement populaire à travers le Comité Populaire, nouvelle façon de lutter.
Par contre, la mobilisation n’est pas uniquement palestinienne mais est appuyée par des militants internationaux et des Israéliens ainsi que la présence médiatique. Chez ces israéliens - et c’est nouveau - un mouvement contre la colonisation s’est substitué au mouvement, historique, pour la paix.
Il reste l’importance de la mobilisation en Europe, à encore étendre. Ainsi que la campagne pour le boycott. (campagneboycott.blogspot.com)Pour deux raisons : chaque activiste participe de façon concrète et ce boycott est effectif (20 % des entreprises israéliennes se sont déclarées touchées). Reste à renforcer le boycott culturel et académique.
L’action internationale doit persister à l’image de la lutte contre le mur, la flottille d’aide ou les projets en Palestine avec des femmes.
Les mots de Sergio ont toujours été forts. Sa ténacité, sa volonté et sa combativité semblent indéfectibles : le blocus commence à être « débloqué » sous la lutte populaire et grâce à la solidarité internationale.
C’était les sens de sa visite à Toulouse pour plusieurs rencontres, invité par des personnes solidaires du peuple palestinien, mais aussi de celui du Chiapas.
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