Premier "19h19" de l'APRES au Recantou.
Les deux précdentes rencontres avec Samir furent deux beaux moments de rêve et de poésie avec Mahmoud Darwich et un bel éloge à la vigne et au vin.
Là, c'est avec un réel plaisir et un souci de solidarité évident avec le peuple Syrien que l'APRES accueille Samir Arabi, Ala Eldin et Abdel.
La révolte Syrienne, ses racines, et des esquisses autour des perspectives compliquées par la géoplolitique de la région invite les présents à nourrir le débat.
Samir retrace les évènements de ces dix dernières années et les ferments de la révolte. Voici les principaux points de son intervention:
1963 | Les militaires s’emparent du pouvoir. La révolution Ba’thiste (Unité. Liberté. Socialisme). Ba’th : le parti socialiste de la renaissance « résurgence » arabe. |
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1970 | H. Assad renverse le régime / « le mouvement rectificatif »/ Il instaure un régime présidentiel autoritaire et extrêmement personnalisé[1]. |
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1973 | Infitah (Ouverture économique »* |
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1979 - 1982 | La contestation islamiste et la révolte de la société. |
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1985 | La Syrie s’engage dans la voix du libéralisme* |
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2000 | Bachar Al-Assad fait son entrée politique en Syrie Expliquer comment Bachar a accédé au pouvoir. |
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2000 - 2005 | Le printemps de Damas** |
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2004-2005 | La contestation Kurde / Répression****. |
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2005 | La Déclaration de Damas***** |
2006 | Accord de défense avec l’Iran selon lequel « l’Iran considère la sécurité de la Syrie comme la sienne » |
2007 | Constitution d’un conseil national de 167 personnes[2] |
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2011 | Déclanchement de la révolte Syrienne. Faire le parallèle avec la Tunisie, la Libye et l’Égypte. - Clan familiale mafieux qui contrôle la vie politique et économique. Il s’appui sur un parti unique (voir modèle soviétique),
- Corruption,
- Etouffement de toute liberté,
- Absence de vie politique digne de ce nom,
- Absence de vie syndicale
- Mépris des citoyens,
- Non respects des droits des citoyens,
- Répression sauvage,
- Pauvreté,
- Chômage.
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Caractéristique de la révolte Syrienne en mars :
- Pacifique,
- Non confessionnelle,
- Ne vise pas une minorité religieuse,
- Piloté par les jeunes,
Revendication des révoltés en Syrie en mars 2011 :
- Liberté,
- Dignité,
- Démocratie.
Réaction du régime :
Assad avait le choix entre deux modèles :
Le modèle Libyen,
Le modèle sud africain.
Le premier discours d’Assad (comparaison avec la France)
Une répression féroce (intimidation, massacre, torture, enlèvement, emprisonnement, décès occasionnés par la torture, politique de la terreur, etc.). Bref, le régime mène une guerre contre la population.
* L’ouverture et la libéralisation accentuent les inégalités sociale avec ,d’une part, une classe moyenne précarisée et, d’autre part, un groupe de privilégiés issus de la classe moyenne supérieure et de la bourgeoisie.
**Plus de 250 forums de discussion. La « déclaration des 99 » en septembre 2000 et le « manifeste des 1000 » en janvier 2001 fixe les revendications des activistes :
- La levée de l’état d’urgence,
- La libération de tous les prisonniers politiques et l’établissement du pluralisme politique et intellectuel, avec le respect que cela implique pour toutes les liberté publiques. Les cercles de débats commencent à être interdits à partir de février 2001, et les principales figures du mouvement sont arrêtées à l’automne suivant. Elles seront condamnées par un tribunal militaire à des peines allant de deux ans à dix ans d’emprisonnement pour atteinte à la Constitution.
**** 10 000 Kurdes manifestèrent à Quamichli pour réclamer la vérité sur le sort du cheikh Mohammes Machouk Khaznawi enlevé et mort sous la torture (après une rencontre en Europe avec le leader des FM).
En 1962, 50 000 Kurdes ont été déchus de leur citoyenneté. Ces apatrides ont été divisés en deux catégories, les étrangers et les cachés. Exclus du recensement, ces derniers sont estimés à 40 000 - 80 000 personnes, et n’ont aucune existence légale, puisqu’ils n’ont jamais été inscrits dans les registres de l’état civil. Estimés aujourd’hui à prés de 300 000, ces citoyens fantômes sont donc dépourvus de tout droit.
Le recours à la violence sacrificiel est un indicateur de la radicalisation d’une jeunesse qui exprime un désarroi social dans des termes communautaires. En 2004, un jeune Kurde s’est immolé sur une place centrale d’Alep en l’honneur des victimes de Quamichli.
***** La déclaration de Damas « pour un changement national démocratique ». Document signé par :
- Les principaux partis de l’opposition laïque,
- Des partis kurdes,
- Des personnalités indépendantes,
- Les comités pour la renaissance de la société civile,
- Des représentants de la mouvance islamique (Les frères musulmans n’ont pas signé la déclaration afin de ne pas porter tort à l’opposition laïque, toute collaboration avec la confrérie étant interdite. En mai 2005, la lecture d’une communication du leader des FM lors d’une réunion du forum Atassi a valu l’arrestation du lecteur, puis la fermeture du forum.
La pauvreté :
En 2005, la Syrie découvre la réalité de ses pauvres.
Rapport PNUD.
5,3 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (30,1%),
2 millions de personnes ne peuvent subvenir à leurs besoins alimentaires (11,4%).
Environ 40% de la population de Damas, pauvres et originaires des campagnes pour la plus part, habitent dans des entassements urbains misérable (page 248).
Les enfants des rues se multiplient (300 000 en 2005 selon un rapport du PNUD).
En Syrie, la pauvreté n’est pas apparente, elle se cache.
Le Département consacré à la pauvreté est rapidement rebaptisé en 2004 Département du niveau de vie.
Référence :
L’exception Syrienne. Entre modernisation et résistance. Caroline DONATI. La découverte. 2009
[1] Assad devient au fil des années l’objet d’un culte de la personnalité d’une efficacité redoutable. Le coeur du pouvoir est alaouite, mais la base politique du régime est plus diluée.
[2] Regroupe des figures de toutes les sensibilités politiques et originaires de toutes les régions du pays. Le régime a immédiatement réagi à cette nouvelle tentative de structuration de l’opposition en arrêtant les principaux responsables du Conseil National.
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SAMEDI 26 NOVEMBRE à 15H
place du Capitole, Toulouse