Une première pour l'APRES: un "18h18" dans les locaux de Canal Sud qui nous accueillait. Et ça ne pouvait mieux tomber pour une soirée sur les medias dits "alternatifs". Certains diront "libres"... Mais le "libre" en renvoie d'autres à certains produits de grandes consommation!
Le débat était lancé et il ne s'attacha pas qu'à des questions de définition.
Animé par Yannick Dignac de l'APRES, voici la liste des participants et, pour certains, leur contribution "post-débat".
* Philippe Rabier pour Gavr'Auch, journal des Alternartifs du Gers alternatifs32.free.fr
Philippe R
* Moussa Becherif pour TO7, journal de l'association du Mirail-Reynerie, TO7 www.tomirail.net
Moussa
* Philippe Samson pour Alters Echos, journal de l'Alternative en Midi-Pyrénées altersechos.over-blog.com
Philippe S
* Corentin pour TV Bruits, télévision associative locale indépendante à vocation régionale, et non commerciale tvbruits.org
Corentin
* Bernard Fontaine pour Canal Sud, radio locale pour Toulouse et ses banlieues www.canalsud.net
Bernard
* Michaêl Le Sauce et Bertrand Leduc pour Les Zooms Verts, création audiovisuelle www.leszoomsverts
Bertrand
Michaël
* Jean Canal pour Presselibre, média web indépendant www.presselibre.fr
Jean
* Patrick Lacan, dessinateur de presse patlacan.over-blog.com
* Etymon, association de soutien et d'accompagnement à la création d'activité, s'intéressant à la coordination des medias indépendants
www.etymon.fr
Pour en savoir plus...
Proposé par Bernard Fontaine de Canal Sud:
Sommes nous des dinosaures ? C'est autour de cette lancinante question et du désir de connaître les radios qui dérogent à la règle de l'associatif de façade qu'est construite cette intervention. Le point de départ d'une possible tribune...
Sommes nous des pervers impénitents consommant sans frein le concept radio libre de 81 ou d'ante 81, d'obscurs passéistes que des institutionnels pressés traitent de soixante-huitards attardés (nous, qui sommes si jeunes...)
Sommes nous d'indécrottables bouseux radiophoniques qui ont fait leur une remarque de Alain Wenstein "...nous voudrions peut-être, aussi, rappeler que la radio est encore capable de quelques miracles, par exemple qu'elle est un moyen de création à part entière, non subordonné à l'information ou à je ne sais quelle référence prestigieuse telle la musique, le théâtre ou la littérature...La radio est libre. Elle est libre de n'être que de la radio sans autre enjeu que de se donner libre cours, même si aujourd'hui, elle est aliénée et désoeuvrée..."
Autant le dire tout de suite pour satisfaire au "d'où je parle", que nous n'entendons pas radioter à n'importe quel prix... et avant d'être une radio, nous sommes une association que nous pourrions plus parfaitement définir comme un collectif antiraciste, antisexiste, antifasciste, une collection d'individus qui ont des objectifs différents, mais qui pour y parvenir participe à un projet commun... que nous pourrions résumer par une formule rapide, dérisoire et un tantinet niaise: si tu veux faire de la radio, il faut une radio... Évident !, peut-être bien, mais nous avons remarqué lors de nos sorties et de quelques rencontres inter-radios que cela n'était pas bien clair pour les autres.
Contraint par des tours de table de nous présenter, nous sommes toujours surpris de l'ordre des critères identitaires: finances, nombre de salariés, partenaires et ensuite projet et programmation, comme si la crédibilité d'une radio dépendait de sa masse financière et de son personnel...
Nous sacrifierons donc à la tradition et présenterons canal sud suivant cette classification.
canal sud a donc 40000€ du fonds de soutien, 1500 € de l’acse, des cotisations et adhésions, des ventes à l'EPRA, et de quelques réussites radiophoniques (lauréat du SCAM en 1995), pas de publicité, pas de subventions locales que nous demandons essentiellement pour des actions extra radiophoniques; concerts de musiques improvisées, activités de galerie pour les artistes contemporains locaux... (la Mairie ne nous aime pas et aimerait nous voir disparaître, le conseil général nous ignore, le conseil régional se cache derrière sa croix occitane, la DRAC nous trouve trop petit et la SACEM n'a plus d'argent...) réaction étrange car même si nous sommes politisés au sens étroit du terme, nous nous intéressons très peu aux magouilles régionales (élections, projets divers et délirants...). Donc en résumé, très peu de moyens, compensés sans doute par du temps, et chacun sait que le temps....
Conséquence de cette faiblesse de moyens, nous n'avons pas de salariés au sens strict du terme, seuls quelques traitements misérables (social dit on) du chômage dont le sigle TMC s'est transformé par un artifice dont l'administration a le secret en CES puis en CAR. Absence de salariés qui n'est pas seulement due aux seuls impératifs économiques, mais qui a à voir avec le principe de réalité, et pourquoi pas aussi, de plaisir:
- Difficulté de choix parmi les 150 personnes qui participent à canal sud (toutes plus ou moins candidates).
- Volonté de ne rien déléguer à des salariés notamment la mise en oeuvre du projet, de la programmation et des options futures qui pourraient être pris en otage par le chantage de la sacro-sainte sauvegarde de l'emploi.
- Volonté de ne pas se laisser enfermer dans une recherche obsessionnelle et dangereuse de financements qui obligent à des contreparties voir des compromissions.
- Volonté et nécessité de maintenir entière la responsabilité (et responsabilisation) de chaque producteur.
- Nécessité de protéger la souplesse de la structure et de projeter la disparition du fonds de soutien.
- Déni de la nécessaire professionnalisation des radios associatives.
Une fois évacué, ce que nous pourrions considérer comme un épiphénomène radiophonique associatif, venons-en à ce qu'est canal sud: une organisation structurelle particulière qui influe sur son projet et sa programmation.
L'association canal sud n'a pas de président mais quatre secrétaires et un CA ouvert (pas besoin de paliers ou de faire ses preuves pour participer à la gestion de canal sud, tout élément neuf ne peut faire que bouger le projet). Il est demandé à chaque producteur d'être et de se sentir responsable de la radio. canal sud a plus de quarante émissions hebdomadaires et donc beaucoup de clés en circulation (ça fonctionne sur la confiance et la nécessité de maintenir en état de marche la radio), et nous n'avons pas plus de vol qu'une quelconque forteresse...
En ce qui concerne la programmation et la recherche d'émissions, nous n'avons pas de politique de recrutement, la radio est ouverte à tous à condition qu'effectivement les émissions proposées s'intègrent au projet et aux exigences de celui-ci. Quant à la formation de nos producteurs, elle est sommaire, non pas par désintérêt mais parce que nous refusons une esthétique radio France et posons comme postulat que la forme d'une émission va se déterminer en fonction de ses contenus. Les émissions qui ne dépassent pas cette unique contrainte finissent toujours pas disparaître, parce qu'elles ne fonctionnent pas .
Quant à la programmation, pour faire court et par souci de précision et pour éviter l'insupportable réponse (entendue trop souvent et qui montre l'indigence de certaines programmation radio) "un peu de tout" ou "de la chanson française, mais de la bonne" avec sourire de connivence, je dirais que ce n'est ni dans les programmations des radio commerciales (les vraies et les fausses-vraies, associatives renégates) ni dans quota ou dans la Ferrarock que nous puisons nos inspirations conduisant à une uniformisation du son radiophonique français...
Bien sûr et nous ne cachons rien, certaines de nos émissions sont moins radicales que d'autres, mais ce sera souvent la musique improvisée ou le free plutôt que le jazz, le hardcore ou le garage plutôt qu'un rock fm, les musiques nouvelles, électroacoustiques, bruitistes plutôt que la techno commerciale... Pourquoi, cela ?
D'une part, par éloge de la différence, le "ne pas faire comme les autres", l'anticonformisme exacerbé, mais c'est finalement plus une conséquence qu'un désir contrôlé, d'autre part (réponse conceptuelle), canal sud a toujours été depuis sa période pirate (nous avons 20 ans, âge de toutes les folies) une radio engagé.
Le retrait du pur politique, celui qui tache et qui a rencontré le super détachant politique que fut Mitterand, nous a posé la cruelle question du politique sans discours et surtout du radical (à ne pas entendre au sens MRG); le radical culturel nous a offert la réponse: pas besoin de dire que "c'est pas bien d'être raciste", écoutez Vinko Globokar, etc. (la place et le courage vont manquer pour me lancer dans une longue énumération), écoutez un solo d'Evan Parker, un cri d'Ossang, un soupir de Luc Ferrari, un silence de Cecil Taylor, un répondeur téléphonique de Michel Bokanowsky, un texte de Tillier, le bleu de Dereck Jarman, un "je me souviens" de Perec... et vous aurez un éclairage des plus pertinents de ce que sont la socio-économie duale, le néolibéralisme et ses avatars: SDF, chômage, inégalités, paroles muselées par le fric, la solitude, le mal-être...
Ici, je voudrais préciser qu'aucune animosité concourt à cet emportement, (si le constat n'est pas vrai, dites le nous), c'est notre histoire... nous nous sommes engueulés, battus, déchirés, fâchés, retrouvés autour de l'âtre politique en faisant nôtre, la définition de l'artiste de Francis Ponge "c'est quelqu'un qui n'explique pas le monde mais qui le change."
De cette programmation si singulière, nous n'éluderons pas plus la question débile mais réelle de l'audimat. Nous n'avons aucune vocation à imiter TF1, et pensons que la radio est une proposition, et que ce n'est pas en donnant l'heure ou la météo et en passant quelques dionneries et souchonneries (les jeux de mots avec sardou et halliday étaient plus difficiles, mais il existe une hiérarchie dans le pas très intéressant) que l'on se préoccupe plus de l'auditeur et qu'on le respecte..
Nous pouvons dire que notre auditorat est en constante progression (on part de si bas), état de fait dû à notre position qui se retrouve être tout à fait acceptable, cohérente et pertinente...
Outre nos actions radiophoniques, nous proposons une galerie d'expositions à disposition des plasticiens contemporains locaux (occasion de beurrer sa tartine sans être idiot), des concerts de musiques improvisées et notre local sert de boite aux lettres et de lieux de réunion à de nombreux collectifs et associations, citons le collectif solidarité Chiapas, le CIRC, le journal d'information Infosuds...
Et toute cette agitation avec ce ridicule budget... A ce sujet, si vous avez quelques sous inemployés, n'hésitez pas à nous en faire profiter..
Ou sont les radios qui, comme nous ont fermé les fenêtres quand le vent du néolibéralisme a soufflé ? (imagerie maoïste, j'en conviens, mais c'est si beau les symboles)
Sommes nous seuls et d'accord on se la ferme et on continue notre boulot tranquille chez nous avec juste ce qu'il faut d'hystérie, d'obsession, de perversion, de schizophrénie, paranoïa, mélancolie nécessaires à notre marginalisation...
En fait ce texte n'a qu'un seul but, celui de se reposer les questions du pourquoi de notre existence et des devoirs qui lui sont liés et de se rassurer sur la réalité de radios associatives qui ne soient ni commerciales, ni municipales, ni régionalistes ou je ne sais quelle appartenance inquiétante, mais tout simplement libre.
Car aujourd'hui, le plus grand danger qui guette les radios associatives n'est pas une histoire de moyens (le manque de moyens pousse à être inventif et créatif), mais de coller au rôle qu'entend leur faire jouer le pouvoir qui entend se débarrasser d'un service public qui lui coûte cher: des remplaçants des radio-France région, produits aseptisés tenus par les quelques emplois concédés et aux mains des pouvoirs locaux. La boucle néo-libérale est fermée, la liberté d'expression à nouveau bafouée. Un appel donc à la vigilance et à l'auto-observation.
Je citerai deux fins de films de Chris Marker (qui n'est pas un maître à penser mais un témoin de son temps); du tombeau d'Alexandre (autour d'un cinéaste soviétique), sur une image d'enfant qui tient un dinosaure en peluche dans ses bras (symbole de tous ces idéaux qui disparaissent), il conclut : "Et pourtant les enfants les adorent (les dinosaures);
du "fonds de l'air est rouge" (traitant de la nouvelle gauche des années 70), il termine avec "15 ans plus tard, il y avait toujours des loups....
A bientôt
Bernard Fontaine
Combien de gens reste-t-il qui ne soient ni enfermés, ni chargés de surveiller la.porte. JM Coetze
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Proposé par Jean Canal de Presselibre:
Média alternatif / média indépendant
Deux formes complémentaires qui se confrontent. Soit une autre façon de présenter l'information en traitant l'actualité générale de façon plus pertinente ! Radios, télévisions, journaux, revues et sites-blog, ainsi que vidéo... le média alternatif s'impose de lui-même par la singularité de l'analyse conceptuelle de l'actualité qu'il passe en revue, dissèque et exploite pour une plus grande clarté. Indéniablement, il apporte le complément indispensable à la juste compréhension des événements qui se déroulent quotidiennement dans des conjonctures souffrant d'un manque d'exhaustivité. Les autorités représentatives de la médiatisation officielle se traduisent par des médias prédominant sur la scène internationale de l'information : les Officiels ! Tandis que ces médias-ci traitent les sujets selon une certaine organisation de l'actualité, l'Alternatif, lui, incite l'internaute et ces acteurs de l'info à suivre les liens de la ramification tentaculaire de l'internet, entre autres, afin d'éveiller en permanence une conscience endolorie par un appareil journalistique trop conformiste ! En donnant une interprétation de l'actualité, il "provoque" l'interpellation du lecteur qui prend conscience de l'existence d'une autre alternative médiatique construite sur de l'information directe !
Avec l'arrivée d'internet, les médias dits alternatifs ont accru leur influence sur l'actualité mondiale. En parallèle aux emblématiques presses et médias d'états... qui, de concert, développent des thèmes d'actualités identiques, favorisant ainsi systématiquement des pôles médiatiquement populistes, il assigne le journalisme à son ultime devoir : informer ! Les réseaux qui se sont constitués entre journalistes attitrés, correspondants de presse et médias alternatifs contribuent à instruire l'information au profit de celle-ci. Le journaliste professionnel n'est plus le seul a pouvoir exprimer son point de vue à travers un article, un reportage ou un film ; le média alternatif qui le plus souvent est constitué de bénévoles animés par le volontariat, se pose en véritable concurrent de l'information ! Désormais, le monopole de l'actualité ne leur appartient plus ; c'est la raison pour laquelle, certains médias officiels perdent constamment en fréquentation publique. Cette révolution médiatique déstabilise l'intelligentsia politique qui veille sur ce nouveau système de diffusion. Bien que contribuant à les développer, Google, Yahoo et tant d'autres sachent tirer profit de ce contexte, en surveillant son extension... Comme moyen d'influence, Internet étant devenu l'outil de communication incontournable pour toucher le plus de monde possible, le plus rapidement, la "toile" a libéré les médias alternatifs en leur permettant d'exister, avec cet avantage indéniable de révéler une autre actualité. Radios, télévisions et cinémas alternatifs s'inscrivent dans le même état d'esprit d'indépendance qui leur assure une totale liberté d'expression dont l'appareil médiatique officiel est privé ! Tout ce système de communication se regroupe à travers de vastes réseaux qui inextricablement se rejoignent pour enfin se reconnaître dans le même idéal : la liberté d'expression !
presselibre.fr s'inscrit, évidemment, dans cette éthique, bien que faisant la différence entre un média alternatif indépendant, c'est-à-dire ne bénéficiant pas de subventions, comme c'est notre cas, et des médias ayant obligatoirement recours à cette manne qui les oblige à une certaine conduite quelque peu condescendante à l'égard des institutions...
Jean Canal de presselibre.fr
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Le support traditionnel de la librairie Floury
Proposé par Yannick Dignac, Alters Echos, l'APRES:
Pourquoi un débat sur les médias et les médias alternatifs?
Deux questions nous apparaissent lorsque l’on s’interroge sur les médias. D‘une part la place essentielle et nécessaire des médias dans le cadre du bon fonctionnement de la démocratie et d’autre part, les moyens de leur fonctionnement et de leur autonomie.
La place des médias dans le jeu démocratique est essentielle car, de façon théorique, ils ont pour fonction de véhiculer les idées et les points de vue différents. Or l’élaboration du choix des citoyens dans toute forme de démocratie, représentative, directe, participative, etc. présuppose, toujours théoriquement, que le peuple soit éclairé. Qu’il soit donc capable d’appréhender le monde dans lequel il évolue, qu’il ait accès aux connaissances et aux idées qui vont nourrir son point de vue afin de lui permettre de forger la Loi, expression de la volonté populaire.
Dès lors, une fois le miroir de la théorie éclaté par une réalité moins idyllique on peut se poser la question de la place de Médias alternatifs. Et de l’hétérogénéité nécessaire des formes et des idées qu’ils véhiculent en réaction à la « pensée unique » dominante du capitalisme libéral productiviste. A cet égard, la campagne du Référendum Européen a montré clairement la domination de la pensée unique et la confusion entre sphères politique, économique et médiatique, liées par les mêmes intérêts.
Alors même que la crise économique et sociale éclaire d’un jour plus cru la légitimité du capitalisme tel que la majorité univoque des médias nous l’assène depuis trente ans, l’intérêt des médias alternatifs, par leur pluralité et la critique de leurs idées, se renforce. Car l’on sent bien que seule la confrontation d’idées et d’expériences différentes partagées par le plus grand nombre permettront de dessiner les contours de solutions alternatives au vieux monde finissant.
Dans cette fonction démocratique des médias se joue aussi la question de la proximité au citoyen ; proximité virtuelle par la biais d’Internet mais aussi géographique grâce aux médias locaux, petits journaux ou radios et télés locales. Dans ce rapport de proximité se joue le phénomène d’action et de réaction entre le média-émetteur et le citoyen-récepteur. Ainsi, ce dernier, devenant acteur par interaction (et plus seulement consommateur), participe à la légitimation démocratique de l’information (cf les débats sur les OGMs, le nucléaire, l’écologie, les sans papier, les SDF et mal logés, etc.).
Une fois la pertinence et la nécessité de médias alternatifs posées, apparaît la question de leurs moyens.
A Toulouse, par exemple, se joue la survie de TLT, télévision locale privée. Même si cette chaîne est assez loin de l’idée que l’on pourrait se faire d’un média alternatif, elle est proche de ses téléspectateurs. Cela étant, son actionnariat est constitué de banques et d’intérêts économiques puissants non philanthropiques. Dès lors, la question de sa survie se pose, à travers la problématique de ressources financières privées, locales et suffisantes. Et ce, dans l’une des plus grandes métropoles de France. Et alors même que l’antenne locale de FR3 comme TV publique locale est remise en cause par l’Etat libéral, et que même des TV privées nationales comme M6 suppriment leurs décrochages locaux. La question du modèle économique nécessaire à la survie d'une télévision locale est donc posée : Privé ou Public ?
Dénoncer l’homogénéité des médias du pouvoir aux échelons nationaux ou locaux, qu’ils soient détenus par le complexe militaro-industriel ou par des fortunes locales, revient à poser, au-delà de la question des moyens, celle de l’autonomie des médias face à la sphère du pouvoir économique ou politique.
La confusion de ces deux pouvoirs, au plus haut de l’Etat comme localement, relativise le débat sur la publicité en tant qu’outil d'indépendance financière, notamment dans l’audiovisuel public, car en réduisant la publicité, on ne fait que passer de l’asservissement du média au pouvoir économico-politique à l’asservissement au pouvoir politico-économique incarné par le chef de l’Etat.
Favoriser l’émergence de médias alternatifs, locaux ou nationaux, grâce à l’appui des pouvoirs public ressemble à une gageure dans une ambiance où l’Etat Libéral décrédibilisé par la crise du capitalisme se réfugie dans l’autoritarisme. Et pour ce qui est des pouvoirs publics locaux, outre que les mêmes questions de légitimité se posent, l’argument de la crise économique et la gestion des urgences font passer le soutien aux médias alternatifs en fin de peloton des priorités.
Il ne reste donc en ces temps difficiles que ce qui existe déjà, le militantisme, le bénévolat, et des règles de publipostage encore favorables pour assurer la diffusion des journaux alternatifs.
Que faire sinon assurer des synergies entre médias alternatifs, qu’ils soient de presse papier, d’internet, de radio ou de télévision ?
Yannick Dignac
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Proposé par les Zooms Verts :
Compte-rendu des tables-rondes d'Anères
Samedi 19 Mars 2011
ici
Programme
… organisées par L’Œil d’Hermès, Les Zooms Verts & Synaps collectif audiovisuel.
vendredi 18 mars
• 20 h accueil et présentation
• 20 h 30 projection Carnet de rêve produit par Synaps collectif audiovisuel, suivie d'un débat avec Synaps : Regard sur la diffusion itinérante de films sous licence libre : penser d’autres systèmes de production et les modes de diffusion qui en découlent.
samedi 19 mars
• 9 h 30 - 11 h 30 table ronde :
Imaginer un modèle économique original autour de la production audiovisuelle.
• 14 h 30 - 16 h 30 table ronde :
Territoires et modes de diffusion des créations audiovisuelles.
• 18 h 30 restitution collective ouverte à tous
• 19 h repas musical (participation libre)
• 20 h 30 projection Les écrans ne s’éteindront pas avant les civilisations de Bertrand Leduc, suivie d’un débat avec le réalisateur : Dans un contexte de surproduction d’images, quel sens donne-t-on à la production de films ?
dimanche 20 mars
• 9 h - 12 h promenade ouverte à tous
• 14 h - 16 h bilan et perspectives : rédaction d'un manifeste sur la production et la diffusion alternatives.
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http://radiosenlutte.free.fr/